Jean-Luc Godard ha sempre amato i messaggi criptici e l’assenza che si nota più della presenza. Quest’anno a Cannes con il suo Adieu au langage ha annullato all’ultimo minuto la sua partecipazione alla conferenza stampa. Per sdebitarsi con il presidente del festival (Gilles Jacob) e il direttore artistico (Thierry Fremaux) ha indirizzato a loro una videolettera in prima persona. Ne è uscito un video testamento, fatto di eloquio misterioso e immagini dal suo cinema (Alphaville, King Lear) e frasi detournate da Hannah Arendt e Jacques Prevert.
La forza esoterica di questo brandello audio-video sta tutta nella carica postuma di un messaggio che pare già arrivare dall’aldilà, da una dimensione cinefila sospesa tra passato e futuro.
Mon cher président, mon cher directeur, chers vieux camarades,
Encore une fois merci, de m’inviter à monter vos augustes 24 marches, un peu perdu dans le troupeau, une fois par seconde. Mais vous le savez, je ne fais plus et depuis longtemps, partie de la distribution. Et donc ne suis pas non plus là où vous croyez encore que je suis encore.
En fait, je suis d’autres pistes. Et voici d’autres lieux où je réside parfois de longues années parfois quelques secondes, sous la protection de l’étrange ecclésiaste, murmurant que ce qui sera a déjà été. Prodigieux, n’est-ce pas ? Oui, j’irai dorénavant, là où je suis resté…
Et le réalisateur de faire des allusions à son parcours, entrecoupées de séquences cinématographiques diverses, d’images et de musique.
Il conclut enfin ce message assez sombre.
Vous voyez donc bien qu’étant ailleurs qu’ici, il n’est pas possible chers camarades, que je vous rejoigne ce 21 mai. D’ailleurs, ceci n’est plus un film, bien que ça soit mon meilleur, une simple valse, mon cher président, avec quoi je vous souhaite en l’écoutant, d’y trouver vrai-faux raccord avec votre prochaine destinée.
Amicalement à vous,
Jean-Luc Godard
FONTE: Festival de Cannes